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À part de vouloir vivre pour compter ses sous, ce qui va de pair avec une dureté du coeur pour tout ce qui ne rapporte pas d’argent, l’avare est un modèle écologique. En effet, il vit scrupuleusement selon le principe des 4R : récupération, recyclage, réduction et réemploi. Séraphin Poudrier, personnage archétypique du Québec ancien pour qui un bout de ficelle est soigneusement mis de côté afin de servir de nouveau et pour qui un lacet de bottine est réparé, ne fait aucun achat sans absolue nécessité. On exècre l’usurier mais on reconnaît l’homme qui est économe et prévoyant. Ce personnage fictif est à l’opposé des gens de notre époque i.e. qu’il sait gérer un budget comme maire de sa ville. Il abhorre les dettes et le crédit. Il louange le travail. Notre ère est celle des communications, des loisirs et des sports. Et j’ajouterais, celle de l’endettement économique et environnemental. Notre société tourne autour de ce que nous achetons ou possédons, des loisirs auxquels nous nous adonnons, du nombre d’amis virtuels que nous avons et de notre apparence. Toujours plus. Je veux tout chante Ariane Moffatt. Chaque jour, nous vidons notre planète de ses ressources. Nous oublions qu’elles sont limitées. Nous vivons sous le dogme de la croissance illimitée. Dans cette optique, l’avarice, avec son principe des 4R, est une vertu.