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Des conflits, il s’en produit tous les jours. Le pire est celui qui a lieu à l’intérieur de nous lorsque deux forces égales s’opposent. Nous devenons prisonniers, paralysés, incapables de choisir et d’agir. Nous nous sentons impuissants. C’est la plus incapacitante des situations pour un être humain. Si cela perdure, une grande souffrance en découle. Je sais que je dois faire quelque chose et les autres me renvoient cette idée de passer à l’action et la renforcent ignorant presque tout du processus. Je me véhicule dans un régime inférieur, je veux changer de vitesse et j’en suis incapable. Ma vie n’a plus de sens parce que je suis privé de moi-même. L’absence d’intérêt marque le début de la dépression.
Pour passer à un régime supérieur, il faut faire un saut qualitatif. Je ne saurais trop vous recommander l’opuscule de Jean François Billeter Un paradigme. L’eau qui bout fait un saut qualitatif pour passer à l’état de vapeur. Durant un certain temps, dans le récipient, il semble ne rien se passer. Puis, tout d’un coup, changement d’état. Ce laps de temps se compare à celui de faire le vide. Jusqu’à temps que la décision et l’action à entreprendre deviennent aisées. Tout d’un coup, une porte s’ouvre et le sentiment de puissance avec sa prise sur le réel revient. S’asseoir, méditer, contempler, se taire, contribuent à laisser agir le corps. Un espace de solitude est hautement curatif. La quête devient accueil. Le miracle s’accomplit.