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Il y a quelques décennies, lors d’une sortie avec le Club des astronomes amateurs de ma ville, j’ai vu, à l’aide d’un télescope l’amas globulaire M13 et Jupiter avec ses satellites galiléens. J’ai éprouvé un sentiment d’ouverture et d’appartenance à l’Univers. Je suis devenu accro à l’observation du ciel la nuit. J’ai eu la connaissance intuitive que la matière constituait les limites de l’illimité. Mon modèle du monde venait de basculer. Une enfant face au mystère. Ce souvenir demeure à l’arrière plan de mes cogitations.
Dernièrement, la découverte du boson de Higgs a suscité un autre bouleversement. Nous habitons un « Univers possiblement instable. Il pourrait disparaître n’importe quand » dira le physicien Yves Sirois. Et nous, les humains, nous cherchons la stabilité en sachant que le futur est toujours incertain. Une tâche impossible qui suscite un vacarme intérieur qu’on peut transformer en silence par la prise de conscience de notre véritable nature. L’idée que science et philosophie semblent converger me rassure. Avec Héraclite je dirais : « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ».