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1 ou 0 ? Blanc ou noir ? Oui ou non ? Faire un choix entre deux choses demande une dépense d’énergie. Prendre une décision est une des activités humaines qui demande le plus de vitalité. Lorsqu’il n’y a qu’un seul chemin possible, nous suivons le sentier avec la certitude d’être sur la bonne voie. Aussitôt que nous arrivons à un embranchement, le doute s’installe. Le philosophe allemand Odo Marquard souligne cela en rapprochant les mots zwei et Zweifel c’est-à-dire deux et doute. Qu’advient-il lorsque les informations venant d’Internet, de la poste, du téléphone, des journaux, des revues, des experts, de la publicité, des proches, de la famille et j’en passe se multiplie ? L’indécision se profile à l’horizon et finit par nous envahir. Nous faisons face à des centaines de choix. Songeons seulement aux produits de consommation. Une fois la décison prise, à grand renfort de « j’avance et je recule », certains continuent à remettre en question leur achat en le comparant à ceux des autres. C’est cela la fatigue décisionnelle liée à la liberté de choisir. Cela peut nous mener à nous en remettre à la volonté d’autrui. Comme l’esclave qui, après la guerre de Sécession, préférait continuer à servir le maître.
Nous pouvons accéder à toutes les options mais nous devons renoncer à les choisir toutes. Il y a toujours un deuil à assumer. D’après Jean-Paul Sartre l’angoisse est la saisie réflexive de la liberté. Elle en est son ombre.

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